L’OMS met en garde contre l’augmentation rapide de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les soins de santé
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Europe a mis en garde contre la hausse rapide de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur des soins de santé.
Selon l’OMS Europe, cette augmentation pourrait « se produire sans l’existence des garde-fous juridiques essentiels nécessaires pour protéger les patients et les professionnels de santé ».
Un rapport de l’organisation, publié mercredi sur le site des Nations Unies, souligne que le niveau de préparation demeure inégal et fragmenté : seules 4 des 50 pays de la région européenne disposent d’une stratégie nationale dédiée à l’IA dans le domaine de la santé, tandis que 7 autres pays sont en train d’en élaborer une.
Le rapport indique également que les outils d’intelligence artificielle prennent de plus en plus d’importance dans les systèmes de santé de la région, puisque 32 pays utilisent déjà des solutions de diagnostic assisté par IA.
Hans Henri Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a averti que, bien que l’IA soit devenue une réalité quotidienne pour des millions de professionnels de santé et de patients dans la région, « sans stratégies claires, protection des données, cadres juridiques solides et investissement dans la littératie en IA, nous risquons d’accentuer les inégalités au lieu de les réduire ».
Natasha Azzopardi-Muscat, directrice des systèmes de santé à l’OMS Europe, a également prévenu que l’intelligence artificielle pourrait soit améliorer la santé et le bien-être des populations, alléger la charge des soignants épuisés et réduire les coûts de santé, soit au contraire compromettre la sécurité des patients, porter atteinte à la vie privée et renforcer les inégalités dans l’accès aux soins.
Selon le même rapport, « dans l’ensemble de la région, les réglementations peinent à suivre le rythme des avancées technologiques, près de neuf pays sur dix affirmant que l’incertitude juridique constitue le principal obstacle à l’adoption de l’IA ».
